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Parution de la Trilogie tauromachique

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Peut-être faut-il être né à Nîmes, en Arles ou en Espagne pour imaginer la dernière corrida. Certains la craignent, d’autres l’espèrent, mais pour l’imaginer sans doute faut-il y avoir vibré de tout son être. L’imaginer comme un feu d’artifice final, comme un peloton d’exécution sans bandeau sous les yeux, comme un taureau qui choit après un jeu cruel sans n’y avoir rien compris, applaudi ou hué dans une arène millénaire destinée aux jeux du crime, l’imaginer simplement comme indubitable, l’imaginer sagement, se dire que rien n’est inébranlable dans nos certitudes et que l’humanisme dépasse traditions, foi et frontière.
Le sang qui souille la robe noire du taureau brave ne coule pas sans souffrance. La mort qui le terrasse d’un ou plusieurs coups d’épée le libère, lui d’un calvaire, pas moi d’une ambivalence sordide, celle qui me laisse de marbre devant la souffrance de cet animal que par ailleurs je vénère.
Longtemps après la dernière corrida et sans doute jusqu’à mon trépas, ma chair se hérissera de l’émotion que suscite le geste d’un toréro qui laisse glisser sous sa cape quatre-cents kilos de muscles et de force pure. Ce sera le maigre prix à payer d’une frustration salutaire, salutaire à l’humain contre des traditions séculaire et morbides. Même si l’état érigent aussi en spectacle la beauté furieuse d’un char ou d’un avion de combat, l’ensemble rassurant d’un régiment de gendarme au pas ou le geste fiérot et mâle d’un soldat qui arme son fusil mitrailleur sur une affiche de propagande pour faire carrière en uniforme. Ces belles images défilent le 14 juillet comme défilaient sous mes yeux les toréros dans l’arène avant leur combat quand j’avais cinq ans.
Comme le disait Brassens : la musique qui marche au pas ne me regarde pas. Hélas, celle de Carmen pendant le paséo d’une corrida reste ancrée dans mon cerveau comme une croix. Pourtant, le meurtre du taureau expiatoire des pêchés humain, non merci…
La croix de la fable de Jésus plane sur le meurtre rituel du taureau. Usage d’un autre age, je ne peux plus… Non je ne peux plus.
Les trois nouvelles que je vous invite à lire vous plongeront dans le monde de la tauromachie. Pas celui des apoderados et autres margoulins qui gravitent autour pour leur plus grande prospérité. Ni même celui des techniciens et autres théoriciens d’un « art » surfait qui justifierait l’innommable d’un sacrifice animal au XXI siècle sur le continent des lumières. Non celui que je vais vous conter s’insinue dans votre cerveau dans la tendre enfance pour ne plus vous quitter, c’est l’amour du taureau et de sa gloire, hélas de son sacrifice aussi mais pas toujours.
La première nouvelle a été écrite, il y a quelques années avant que je prenne conscience de l’horreur de la tauromachie espagnole
La deuxième nouvelle est un peu à part dans cette approche de la tauromachie, car elle évoque la course camarguaise. Un jeu traditionnel devenu un sport ou l’homme affronte le taureau pour lui dérober des attributs posés sur son frontal. L’animal est un athlète choyé comme peut l’être un cheval de sauts d’obstacles, et sa carrière dure plusieurs années. Certains taureaux célèbres issus de ce sport sont même statufiés dans diverses villes autour de la Camargue. Comme le fut « Goya », le taureau héros de ce texte. Les deux tauromachies espagnole et camarguaise sont confondus à tort par les activistes anti-corrida.
La troisième nouvelle qui donne le titre de ce recueil évoque la dernière corrida rêvée.

Guy MASAVI

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